Des documents rayés de la liste des archives secrètes révèlent que des espions de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) surveillaient de près John Lennon alors qu’il projetait d’organiser un immense festival en faveur de la paix, près de Toronto, il y a 37 ans.
Ces documents, obtenus par la Presse Canadienne, permettent d’apprendre que le service de sécurité de la GRC s’intéressait aux efforts menés par le musicien et sa femme, Yoko Ono, afin qu’ait lieu un événement musical de trois jours au parc Mosport, au nord de Bowmanville, en Ontario, au début du mois de juillet 1970.
Selon un rapport de la police fédérale, largement censuré, les organisateurs du festival avaient l’intention d’inviter d’autres membres des Beatles de même que la légende du rock Elvis Presley.
"Lennon espérait que si le festival obtenait du succès, il y avait de fortes chances qu’il puisse aussi avoir lieu en Russie", est-il écrit dans une note secrète, dont des extraits ont été rendus publics en vertu de la Loi sur l’accès à l’information.
Des douzaines de journalistes s’étaient présentés à une conférence de presse à Toronto lors de laquelle Lennon et Yoko Ono, tous deux vêtus en noir, ont fait part de leur projet de festival à Mosport. L’événement n’a jamais eu lieu.
Alors qu’il était de passage dans la métropole canadienne, le célèbre couple habitait chez le musicien Ronnie Hawkins, un fait noté dans le rapport de la GRC.
L’essentiel de ce rapport repose sur un article de journal portant sur la conférence de presse torontoise, quoique plusieurs éléments provenant d’autres sources aient été éliminés de la version du document obtenu par la Presse Canadienne.
Le service de sécurité de la GRC, prédécesseur de l’actuel Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS), surveillait de près le mouvement en faveur de la paix, durant la guerre froide, afin d’en contrer les éléments subversifs.
Alors que faisait rage la guerre du Vietnam, Lennon et Yoko Ono avaient fait poser dans plusieurs villes, parmi lesquelles Toronto, d’immenses affiches portant l’inscription "La guerre est terminée".